Ma richesse, la double culture
Lundi 8 Mai, réveil apaisé (tchao Marine) et l'envie de partager un peu de ce qui fait notre richesse.
Ma double culture.
C'est celle qui m'est naturelle. C'est
celle du pays qui m'a vu naître. Celle qui m'a accompagnée sur les
bancs de l'école, jusqu'à l'université. Celle qui m'a appris à
m'émerveiller devant l'art, l'histoire et la richesse de son
patrimoine. Celle qui m'emmène danser, rire et refaire le monde aux terrasses des
cafés.
Celle qui m'a appris à toujours me poser mille questions, à
débattre, à exprimer un point de vue, puis le remettre en question. A râler aussi. Un peu.
C'est celle qui m'est naturelle. Celle
du pays d'origine de mes grands parents et de mes anciens, leur
histoire, leur courage et leur force. Celle que je ne connais qu'à
travers le regard de mes proches et ce qu'ils m'ont transmis. Cette
culture riche par sa poésie, son art éblouissant, sa diversité.
Celle qui m'accompagne à chaque repas ou fête de famille. Celle qui
m'a appris à relativiser les petits tracas, à aller de l'avant, à
rires de tout et de soi. Et puis à râler aussi. Un peu.
Le questionnement vient ensuite. Ça m'a pris du temps.
Comprendre comment trouver sa place entre l'intégration naturelle des valeurs et du mode de vie de son pays natif et les questionnements naturels sur des traditions venues d'ailleurs.
Je suis passée par des phases de grande discrétion sur ce sujet, voir de grande gêne d'être ainsi cataloguée... Enfant, je me souviens d'une assistante scolaire qui ventait la qualité de mon travail, et qui sans connaitre mon prénom, m'avait désigné (indirectement) par mes origines. J'avais détesté qu'on me mette dans une case de par mon origine ethnique. A l'âge où l'on aspire qu'à se fondre dans masse, j'avais détesté. Et je déteste toujours.
Et puis ensuite, adolescente, l'effet miroir, ou à force de me renvoyer à mes origines, je me suis trouvé une certaine force et une grande fierté presque revendicatrice à mettre en avant ma "différence".
Aujourd'hui, je suis beaucoup plus apaisée avec ces questions identitaires. J'ai deux fois plus de culture, c'est une chance. La sagesse je vous dis :)
Et puis ensuite, adolescente, l'effet miroir, ou à force de me renvoyer à mes origines, je me suis trouvé une certaine force et une grande fierté presque revendicatrice à mettre en avant ma "différence".
Aujourd'hui, je suis beaucoup plus apaisée avec ces questions identitaires. J'ai deux fois plus de culture, c'est une chance. La sagesse je vous dis :)
Parce qu'une double culture n'est pas toujours facile à
assumer. Indépendamment des a priori
historico-religio-géopolitico-jurasico-idiot, c'est la différence
en elle-même qui peut être difficile à assumer. Celle à travers le regard de certains. Plus ou moins bienveillant. Et prendre le risque d'ouvrir la porte de son monde, un peu plus exotique que la "normale".
Concrètement, comment expliquer que certains membres de sa famille parlent peu ou pas le français. Qu'à la maison, vous entendrez des rythmes musicaux venus d'ailleurs. Que si vous venez me voir à l'improviste, je serai probablement vêtue d'une robe traditionnelle aux couleurs pop ou aux motifs improbables. Que le mois dernier, j'ai aidé à préparer le repas d'une fête de famille, en petit comité, dans une marmite de cantine. Que c'était familiale, épicé, bruyant, que c'était bien.
Aujourd'hui j'assume pleinement mes 2 appartenances et je comprends la richesse qui en découle.
J'aime me documenter sur la partie de mon Histoire que je connais moins. Je découvre ce que les civilisations passées ont apporté au monde actuel. Je m’émerveille devant la richesse culturelle, artistique et son rayonnement. Comme pour faire le pont entre mon histoire d'hier et celle d'aujourd'hui.
Je suis fière de l'histoire de mes grands-parents. Leur arrivée en France, dans des conditions difficiles. Leur force et le chemin qu'ils ont parcouru. Les valeurs qu'ils ont transmis à mes parents, qui ont ruisselé jusqu'à moi et que je garde précieusement.
Je me questionne toujours beaucoup car le mariage de deux cultures n'est pas toujours facile. Mais puisque j'ai appris l'ouverture d'esprit et que je comprends la chance que j'ai, les choix, s'ils sont à faire, sont plus sereins.
Ça
a donc pris le temps mais aujourd'hui je suis tellement fière de
porter mes deux cultures que pour finir cet article je souhaitais partager ici, avec plus de légèreté, quelques-unes des choses qui font la
joie d'avoir une histoire venue d'ailleurs.
La
musique, les chants, la danse lors des fêtes de famille
ou comment s'éclater sur de la musique traditionnelle et ne pas être ringarde
(ou s'en moquer)
Avoir le sourire jusqu'aux oreilles lors des salves de youyous
et rêver de savoir le faire !
Connaitre les bienfaits de l'huile d'olive sur tout, absolument tout
Faire la fortune des vendeurs de sacs d'oignons. Quoi, tous vos plats ne commencent pas par "émincer un oignon" ?
Savoir cuisiner "à l’œil", sans rien peser ni mesurer avec comme effet secondaire d'avoir parfois de quoi tenir 15 jours avec le même plat !
Savoir qu'au fond, la Tangle Teezer n'est que la version édulcorée de la Mechta (Tazi)
Avoir le sourire jusqu'aux oreilles lors des salves de youyous
et rêver de savoir le faire !
Connaitre les bienfaits de l'huile d'olive sur tout, absolument tout
Faire la fortune des vendeurs de sacs d'oignons. Quoi, tous vos plats ne commencent pas par "émincer un oignon" ?
Savoir cuisiner "à l’œil", sans rien peser ni mesurer avec comme effet secondaire d'avoir parfois de quoi tenir 15 jours avec le même plat !
Savoir qu'au fond, la Tangle Teezer n'est que la version édulcorée de la Mechta (Tazi)
Voilà. Bisous et joy to the world
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