Un peu de lecture




Cher lecteur,

Si tu passes par ici, c'est que tu aimes encore prendre le temps de lire et pour ça, je te dis bravo.

Tu n'es pas sans savoir que si j'écris en ce 18 mai 2020, il règne une atmosphère particulière partout dans le monde depuis 2 mois, un peu plus, ou un peu moins selon ta position sur Terre. Deux mois où le temps s'est un peu suspendu, tous contraints à un repos forcé. L'impression étrange que la vie continue avec l'arrivée du printemps, le soleil plus chaud et plus présent, le rappel des dates d'anniversaires de tes proches sur ton téléphone, les jours du calendrier qui filent finalement à la même allure folle... Et pourtant, nous avons tous retenu notre souffle pendant ces quelques mois. Chacun en a profité pour vivre "son temps".

Le mien n'a pas été un modèle d'organisation, ni d'efficacité ni de révolution intérieure. J'ai repris le temps de profiter du temps. En lisant. 3 livres en 2 mois. Un exploit pour la petite lectrice que je suis.
  

Millénium Blues - Faïza Guène

C'est le troisième livre de Faïza Guène que je lis. J'aime ses histoires qui vous plongent dans une réalité du quotidien. Je les dévore à chaque fois avec le même plaisir. Je trouve toujours ces personnages attachants. Pas toujours irréprochables, mais toujours attachants. Parce qu'elle décrit ce qu'ils vivent, d'où ils viennent, ce qu'ils pensent, ce qu'ils ressentent, comment ils sont perçus par le monde qui les entoure et dès lors, on comprend mieux qui ils sont.

Millénium Blues, c'est l'histoire de Zouzou qui nous conte sa vie d’adolescente, puis de jeune femme, qui commence (ou finit) un 11 Août 2003 place de Clichy. 
Zouzou grandit, nous raconte qui elle est, ce qu'elle voit, ce qu'elle veut et ce qu'elle comprend de la vie. On s'attache à cette jeune femme, qui avance et s'adapte, avec une sincérité et une force insoupçonnée d'elle même. 
Et puis, elle prend comme modèle de figure masculine l'universel Charles Ingalls, ce qui brouille forcément les premiers pas de la jeune fille en fleurs qui sommeille en nous. Ça m'a beaucoup fait rire. Décidément, on ne pouvait que s'entendre Zouzou et moi.

Morceaux choisis :
Ceux qui espèrent ont toujours une longueur d'avance.

J'aime pas les fêtes parce qu'à peine ça commence, je pense déjà au moment où va falloir s'arrêter de danser...Si on considère que la vie est une fête, c'est la meilleure définition de la nostalgie qu'il m'ait été donné d'entendre.

Alors non, je ne veux ni le popotin de Nicki Minaj, ni un faux nez, ni des nibards en plastique. Si j'avais une baguette magique, si je pouvais changer une seule chose, ce serait mon regard sur moi.
Aime toi, le ciel t'aimera.



Sauvage - Nina Bouraoui


Sauvage Nina Bouraoui


Je garde un sentiment assez étrange de ce livre. 

Contrairement à Millenium Blues dont je vous parlais plus haut, avec ses petits chapitres qui donnent beaucoup de rythme à la lecture, Sauvage ne contient aucun chapitre. Comme un récit sans fin, qui essouffle, me donnant l'impression d'une course effrénée, un peu oppressante, sans cette pause choisie. On suit à travers ces 235 pages, les pensées d'Alya, personnage principal du roman de Nina Bouraoui. Adolescente dans l'Algérie des années 80, à l'aube d'un monde qui change, Alya vit, avance, grandit, tourmentée par la disparition de Sami. Elle revient sur leur rencontre, leur histoire, leur séparation, son deuil. On plane au dessus de son récit, dans une atmosphère que j'ai trouvée parfois trop lourde, enveloppée par une nature envahissante, cachant en son centre, on ne se sait quel secret. 

Je voulais vraiment aller au bout de ce livre, malgré le sentiment assez étrange qu'il m'a procuré, sentiment pour être honnête, assez déstabilisant. Mais force est de constater que c'est la première fois qu'un livre arrive à me plonger dans un univers aux sensations aussi particulières. Et rien que pour ça, ce livre vaut la peine de s'y arrêter.

Quand je regarde les choses je sais qu'il y plusieurs façons de les regarder. Quand j'entends les mots je sais qu'il y plusieurs façons de les entendre. C'est nous qui donnons du sens à ce qui nous entoure. Et c'est nous encore qui refusons de donner du sens à ce que nous ne voyons pas ou que nous peinons à comprendre.

Je ne sais pas si l'Espace va dévorer la Terre mais je sais que j'ai déjà accompli une partie de ma révolution. C'est vers l'amour que je veux tendre et c'est avec cet amour que je construirai toutes sortes de châteaux.




Désorientale - Négar Djavadi

Négar Djavadi Désorientale


Alors là, mesdames et messieurs, ce livre est un énorme coup de cœur. Je l'ai dévoré en quelques jours, c'est vous dire. 

Ce livre, on y parle de l'Iran sur 4 générations. On y parle d'histoires d'autrefois, d'histoires de famille, de non-dits, de valeurs humaines, de politique, de résistance. On y parle d'exil, de départ, de nouveaux repères. On y parle d'amour, d'épanouissement, de rencontres et de liberté. Et on rit. 

Désorientale, c'est l'histoire d'une jeune femme iranienne, Kimiâ Sadr, exilée en France, qui s'apprête à devenir mère. Oui mais, avant d'en arriver là, on passe par l'histoire de son arrière grand père seigneur féodal originaire de Mazandaran en Iran. De Nour, sa grand-mère aux yeux bleus et de ses 6 enfants. De ses parents, Darius et Sara, intellectuels opposants politiques qui ont fui l'Iran pour rejoindre la France avec leurs 3 filles.

C'est un roman que j'ai adoré. Pour m'avoir plongé dans l'histoire de cette famille, de l'Iran, de la route de l'exil, de la prise de nouveaux repères. Pour toute la vie qui se dégage de se livre, pour son ton, je vous le conseille à 1000 %.


Négar Djavadi Désorientale

Négar Djavadi Désorientale

  

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