Les corps célestes - Jokha Alharthi

Ce roman, était posé là, sur la petite table "sélection coup de cœur" de ma bibliothèque de quartier. Comme ma bibliothèque a toujours bon goût, je l'ai suivi pour cet emprunt, une fois de plus et je n'ai pas été déçu.

Une construction étonnante

"Les Corps Célestes" est un roman assez déroutant au départ. Il est construit comme une succession de points de vue, d'instants de vie, avec des sauts dans le passé et le présent, autour d'histoires liées. Les personnages ont tous un lien entre eux, passé ou présent, familial ou amical. Un peu à la façon d'un puzzle, chaque pièce apporte le regard d'un des personnages du roman à travers un instant précis, du présent ou du passé. On est parfois un peu perdu dans ces entrelacs d'histoires. Et s'ajoute parfois à ça, des instants rêvés au clair de lune ... 

Pour se laisser embarquer par l'histoire, il faut vraiment lâcher prise ! Lire ces chapitres les uns après les autres, comme des petits bouts de mosaïques qui prennent peu à peu place dans un joli tableau un peu abstrait. En prenant un peu de recul, la mosaïque présente la vie Omanaise, à travers le regard d'hommes et de femmes de différentes générations. On y voit les traditions omanaises, l'évolution rapide d'une société, l'émancipation des femmes, avec par touche, des instants de poésie.

Ce livre est le premier roman Omanais de ma collection virtuelle de livres lus. Comme évoqué plus haut, j'ai été surprise par la construction du livre et ces entrelacs d'histoires (merci l'arbre généalogique en début de roman !). Le livre n'est donc pas hyper simple à lire au départ, mais progressivement, on se plonge dans ces histoires et on s'immerge dans ce roman. 

Mon avis

J'ai beaucoup appris sur la culture Omanaise, que je ne connaissais absolument pas. A travers ce roman, on s'imprègne de l'évolution extrêmement rapide de cette société : à l'échelle d'une seule génération, tout est bousculé. J'ai trouvé ces femmes fortes, résilientes et combatives de l'ombre inspirantes. Mais les hommes ne sont pas en reste : j'ai été très  touché par le regard et l'histoire de cet homme en conflit intérieur, avec ce que son père et la tradition Omanaise ont tenté de lui imposer.

Ce petit voyage à Oman, dans le village d'Awafi m'a beaucoup plu. Le cœur du roman éclot de l'histoire de Maya et de ses deux sœurs, "en âge" de se marier. Je mets des guillemets évidemment, car "l'âge de se marier", voilà voilà ... Chacune des 3 sœurs aura une destinée différente... 

Ce roman est l'œuvre de Jokha Alharthi, première auteure omanaise dont le livre est traduit en anglais. On dit bravo pour cette possibilité de découvrir la littérature Omanaise à un grand nombre de petits êtres humaines anglophones sur cette planète.

Je vous reporte ce qu'en dit la quatrième de couverture : 

" Le marchand Suleyman n'a aucun droit sur moi, la loi fait de nous des hommes et des femmes libres. Tu entends, Zarifa ? Libres ! Ouvre les yeux, le monde a changé, mais toi tu continues de dire "monseigneur" et "mon maître".

Mesdames et Messieurs bienvenue sur ce vol. En vu du décollage vers Oman veuillez redressez votre siège et rangez votre tablette. Merci de votre attention et bon voyage !