La discrétion, Faïza Guène


La discrétion Faiza Guene avis livre
FAÏZA GUÈNE - PHOTO PHILIPPE MATSAS/FAYARD

Je me dis souvent que si je devais écrire un livre sur ma vie, il s'appellerait "lost in translation", rapport à ma double-culture et les quelques difficultés rencontrées à vouloir faire le pont entre mes racines d'hier et mon histoire d'aujourd'hui ...  Après avoir lu le dernier livre de Faïza Guène, "La discrétion", je crois que ces 2 mots, feraient également un très beau sous-titre.

Faïza Guène, je vous en ai parlé moult fois sur le blog. Avec "Une homme, ça ne pleure pas" ou encore "Millenium blues". J'ai dévoré les Gens du Blato, et je ne devrai pas tarder à mettre la main ses derniers livres qui manquent à mon palmarès : Kiffe Kiffe demain et Du rêve pour les oufs.

J'aime l'écriture de Faïza Guène, spontanée, naturelle, vive. Ses personnages parlent argot, verlan, empruntent des mots à des cultures étrangères. La vraie vie quoi. Il en ressort beaucoup de réalisme avec ce style d'écriture très vivant, si bien que l'on se sent immédiatement en connexion avec ses personnages et ses situations du presque quotidien.

Je suis toujours touchée par les personnages de Faïza Guène. Ils sont attachant car pas vraiment gâtés par la vie, mais ils ont le point commun d'être toujours résilients. Ils avancent malgré tout. Toujours.

Et puis Faïza Guène, c'est aussi pour moi l'auteure qui questionne sur la recherche d'identité, sa construction. J'en parlais ici, mais j'ai pris conscience que même si en apparence, construire son identité quand on a une origine ethnique exotique à celle de son pays natif me semblait simple, je transporte toujours avec moi, l'histoire de mes parents, de mes grand-parents, et des autres avant eux. C'est étrange comme tout cela m'a finalement attrapé, moi qui pensais en être détachée. Je suis très fière d'avoir ce bagage en plus, cette culture riche et vivante, mais il me reste encore et toujours à trouver le juste milieux entre ce je suis / veux être et cette histoire passée qui est la mienne sans tout à fait l'être. Pourquoi encore porter ce bagage lourd, qui n'est pas tout à fait le mien. C'est confus ? C'est voulu ! Faïza Guène parle de ce déterminisme social dont on hérite. Et ici, de cette discrétion, de cette volonté à s'intégrer sans se faire remarquer et qui étrangement, se transmet. 

"Décevoir des parents pareils, c'est terrible, c'est pire que tout.
Ils ont fait tellement de sacrifices.
Des sacrifices écrasants.
Malgré eux, ils ont fait de leurs enfants des gamins accablés.

Y en a plein les villes, de ces gosses-là, et, à vrai dire, c'est plutôt facile de les identifier : les enfants accablés dont comme leurs parents, ils marchent la tête baissée."

Je ne vais pas vous spoiler ce livre, mais je me suis reconnue dans pas mal de situations de son récit, donc forcément, ça m'a amené à me poser beaucoup de questions. Et en tête de liste, pourquoi avoir toujours peur de déranger et quand viendra le moment d'arrêter de s'excuser ?

Bisous

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